En plein débat sur les nominations au Conseil constitutionnel, il est intéressant de mettre en perspective les appels à la pratique constitutionnelle comparée. Dans leur tribune au Monde (https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/02/09/la-nomination-envisagee-de-richard-ferrand-a-la-presidence-du-conseil-constitutionnel-eclaire-le-peu-de-consideration-d-une-partie-de-notre-classe-politique-a-l-egard-de-cette-institution_6538326_3232.html) les professeurs Dominique Chagnollaud et Jules Lepoutre affirment que “chez les autres pays européens, l’orientation politique ou philosophique est un critère de choix second”. L’analyse empirique du comportement des juges et des autorités de nomination suggère cependant une autre lecture. Sans aller chercher les examples polonais ou hongrois, ce graphique (fondée sur une étude réalisée avec Andreu Rodilla Lázaro — https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=5124478) traduit l’étroite corrélation entre les préférences latentes des juges constitutionnels espagnols (révélées par leurs votes) et le parti à l’origine de leur nomination (le score idéologique est celui du programme électoral du parti correspondant).
